LE REPEUPLEMENT DU VAIRON

 

Description

Le vairon est un petit poisson de 5 à 10 cm de long, de forme allongée et au corps rond, c'est le seul cyprinidé à être présent sur l'ensemble de la zone à truite. On le trouve à peu près partout en Europe.

Alimentation

Le vairon est un maillon essentiel de la chaîne alimentaire du cours d'eau à salmonidés. Il utilise et met en valeur une partie importante des nutriments de petites tailles que les truites ou d'autres poissons ne peuvent consommer, de plus il consomme également des débris végétaux dont des algues filamenteuses. Il est opportuniste et en activité alimentaire permanente le jour.

Reproduction

En zone de plaine, la reproduction du vairon commence en avril à partir de 12°C pour se poursuivre jusqu'au mois d'août à 23°C maxi. En zone de montagne, la reproduction est plus tardive et peu avoir lieu à 8-10 °C. Ils se rassemblent alors en groupe important et la libération de phéromones  stimule la ponte et inhibe la peur, alors que des petits lots de vairons (moins de 200 u) se disperseront à la moindre alerte (chasse de truite, pêcheur, ...). Ils pondent 5 à 7 fois de suite tous les 15 jours / 3 semaines, c'est pourquoi les mâles sont colorés du printemps à l'été et avec une présence de boutons de noce sur la tête. De ce fait la productivité du vairon peut être très bonne, 100 kg de vairons sont à même de produire plus de 2,5 millions d'alevins, soit une production de 2000 alevins par femelle de 4 g. Bien sur la réussite de l'éclosion et de l'alevinage est fortement lié à la qualité de l'eau.

 

Qualité de l'eau et du milieux

Le vairon affectionne les eaux claires et bien oxygénée, cependant, contrairement aux idées reçues, il s'acclimate aussi très bien en plan d'eau et  à la montée en température en résistant jusqu’à 27°C en étang (même avec un bloom phytoplanctonique important de cyanophycées), il résiste aussi très bien à la baisse en oxygène en restant immobile en surface en pipant l'oxygène de la surface. Les pesticides sont la première cause de la disparition du vairon, en effet les traitements phytosanitaire ont surtout lieu au printemps durant la période de reproduction du vairon, et inévitablement à la moindre pluie un peu plus soutenue qui provoque du lessivage, toutes formes de vie à un stade embryonnaire est détruite sans pour autant tuer les adultes. C'est une action sournoise qui stérilise peu à peu les courts d'eau. Dans certains secteur la qualité de l'eau s'est nettement améliorée, il est alors possible et conseillé de réintroduire du vairon.

 

Espèces d'accompagnement

Les espèces d'accompagnement du vairon à proscrire sont tous les carnassiers à l'exception de la truite, de même pour les carpes qui sont fortement déconseillées (à l'exception des carpes herbivores), leur activité alimentaire de fouissage provoque une turbidité constante très défavorable aux vairons. Les espèces non gênantes avec qui le vairons cohabite très sont les loches et le goujon, et les carpes herbivores en étangs.

 

La densité naturelle et estimation d'un préjudice

La densité naturelle de vairons en cours d'eau ou étang est d'environ 5 à 20 adultes au m², cette référence peut vous être utile pour estimer un préjudice en cas de pollution. En effet après une pollution (lorsque le responsable est connu), seules les mortalités de truites sont indemnisées alors que les dommages collatéraux (peu visible car rapidement consommé par les oiseaux) sont oubliés, bien qu'ils représentent un impact écologique fort et bien supérieur en valeur.

Par exemple une pollution d'1km d'un cours d'eau de 2 m de large représente un préjudice de 10 à 20 milles vairons soit 2500 à 5000 euros. Alors que dans les mêmes conditions, le préjudice pour la truite   est inférieure à 1000 euros (5 ind/10m²).

Se faire indemniser pour le préjudice complet fera certainement réfléchir à deux fois les responsables de pollutions et mêttre enfin une valeur à nos cours d'eaux. Si l'on pouvait proposer à la vente des insectes aquatique qui subissent aussi des pertes, on pourrait encore doubler l'indemnité (c'est d'ailleurs ce qui devrait être fait), nos cours d'eaux n'ont pas de prix ...

 

Le repeuplement

Pourquoi

C'est un petit poisson à la base de la chaîne alimentaire des salmonidés, qui optimise les moindres ressources du milieu que peut d'autres poissons peuvent réaliser. Sa réintroduction est rendue nécessaire de  part sa disparition ou sa raréfaction ayant atteint un seuil "limite" ne permettant plus une recolonisation sereine, de part le manque de brassage génétique ou la faiblesse de stimulation de reproduction d'un petit groupe. Ceci, même si la qualité de l'eau est retrouvée. En effet pour stimuler la reproduction qui n'a lieu en groupe, les vairons émettent des phéromones.

Reproducteurs

Pour la réintroduction du vairon il faut prévoir 1 à 2 adultes au m², et implanter des lots de 250 à 500 individus au minimum, plus le cours d'eau est large, plus le lot doit être important (dilution phéromones), choisir des zones calmes en dessous de courant graveleux ensoleillés, le support de ponte est le cailloux. La période d'introduction favorable est de novembre à avril. En ne déversant les vairons que juste avant la ponte, le risque de prédation ou de dispersion hivernale par les crues est plus faible. Il est recommandé de procédé à 3 introductions successives afin que toutes les classes d'ages soient bien présente afin de stabiliser la population. 2 tailles de reproducteurs sont disponibles, du 5/7 cm et du 7/8 cm de 1 à 2 ans. Les 5/7 cm seront plus tardif en ponte par rapport aux  7/8cm qui seront plus précoce. Il faut s'attendre à 5 a 7 pontes successives du printemps à l'été.

Alevins

Selon les disponibilités, il est aussi possible d'introduire des alevins à vésicules résorbées, la densité est alors de 10 à 20 alevins par m², la survie est généralement bonne et supérieure à 50 %. Choisir des postes calmes, peu profond et bien ensoleillé. Renouveler 3 ans de suite pour fixer la population. Libérer les alevins par millier, ils se répartirons ensuite en fonction de la nourriture et des courants.

 

Exemple de repeuplement après une pollution en Vendée.

Reportage France 3 Vendée ou nous sommes intervenus:

-initialement pour réaliser un devis de chiffrage du préjudice en vairons, qui à représenté 36 milles euros, soit plus de la moitié du préjudice indemnisé au total. D’où l’intérêt de soutenir cette espèce sentinelle.

- Puis dans un second temps en fournissant des Vairons reproducteurs.Lien du reportage de F3 Vendée:

https://france3-regions.francetvinfo.fr/pays-de-la-loire/vendee/herbiers/250-kilos-d-alevins-deposes-dans-une-riviere-quatre-ans-apres-sa-pollution-2752674.html?fbclid=IwAR0j2VGkSBZm8qVA7momsz9hnND0jy1BJS3oPr2hmY1j9wfUn5QsniAalCo

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